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Prendre soin de ses gencives permet de protéger ses dents

Article paru dans le Figaro Santé




L’inflammation des gencives peut, à terme, mener au déchaussement des dents. Elle peut être facilement corrigée avec un détartrage et une bonne hygiène dentaire.


Des gencives rouges, gonflées, qui saignent facilement, cela n’a rien de normal. C’est une gingivite, c’est-à-dire une inflammation de la gencive. Elle est liée à la présence de plaque dentaire composée de bactéries, de débris alimentaires, de salive, et de tartre qui n’est autre que de la plaque calcifiée. Cette inflammation très fréquente débute de façon localisée entre deux dents et finit par s’étendre et se généraliser en l’absence de soins.

Mais elle est facilement réversible avec un détartrage et une bonne hygiène dentaire, et il est important de ne pas la laisser s’installer car elle ouvre la voie à des complications plus ennuyeuses. «C’est en quelque sorte un signal d’alarme», prévient le Dr Christophe Lequart, porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire.

En effet, la présence continue de plaque dentaire et de tartre sur les dents accroît progressivement le niveau d’inflammation qui s’étend, notamment en profondeur. Un effet imputable en particulier à la production de toxines par les bactéries localisées dans la plaque. Elles entraînent une destruction des tissus de soutien de la dent et une résorption de l’os alvéolaire qui entoure la racine: c’est la parodontite.


La moitié des personnes de 40 ans concernées


Au stade sévère, les dents ne sont plus maintenues et deviennent mobiles, puis risquent de tomber. Ce phénomène est loin d’être rare: environ la moitié des adultes ont une parodontite qui apparaît généralement autour de 40 ans et 10 % à un stade sévère. «Les dents semblent plus longues ou commencent à bouger. Lorsque les patients poussent leur langue contre leurs dents, elles s’écartent tel un éventail et cela incite à consulter. Mais c’est bien avant, quand les gencives saignent qu’il faut réagir pour éviter d’en arriver là», clarifie Christophe Lequart.

Le risque augmente bien sûr avec les années: alors que 9 % des 35-44 ans ont au moins une perte d’attache sévère, ils sont presque deux fois plus nombreux dix ans plus tard et plus de trois fois plus autour de 60 ans. Plusieurs autres facteurs peuvent accroître ce risque: le fait de fumer, une consommation élevée d’alcool, un stress important, des dents mal alignées rendant le brossage moins efficace, une gencive naturellement moins épaisse ou encore un diabète. Les maladies parodontales sont considérées comme la sixième complication du diabète.


Un impact global sur la santé

Le traitement de la parodontite repose sur un détartrage en profondeur sous la gencive sous anesthésie locale: le surfaçage. Il permet d’éliminer le tartre le long de la racine et d’y déposer un antiseptique. Cela stoppe la progression, mais doit s’accompagner d’une hygiène dentaire extrêmement rigoureuse pour être pérenne: trois brossages par jour et une utilisation systématique de fil dentaire et/ou de brossettes interdentaires. Un suivi régulier est également nécessaire pour contrôler l’évolution.

Outre le risque de déchaussement des dents, les parodontites ont également un impact plus global sur la santé. En effet, l’inflammation chronique et l’accumulation bactérienne dans la plaque dentaire ont des répercussions à distance de la bouche car les molécules d’inflammation et des bactéries passent facilement dans le sang en raison de la vascularisation du tissu dentaire.

Or, les molécules inflammatoires favorisent l’apparition ou l’aggravation d’un diabète, augmentent le risque d’accident cardiovasculaire par le dépôt de plaques d’athéromes dans les artères coronaires, entretiennent l’inflammation en cas de polyarthrite rhumatoïde, maladie des articulations, et plus surprenant, augmentent également le risque d’accouchement prématuré de fœtus de petit poids en raison de la contraction accrue des muscles utérins.

Le traitement des maladies parodontales est donc fondamental et pourtant… leur fréquence interroge sur le niveau d’information des Français. L’utilisation quotidienne de fil dentaire et/ou de brossettes interdentaires est notamment trop rare dans l’Hexagone, qui fait figure de mauvais élève en la matière. Voilà donc un bon point de départ.


Article paru dans le Figaro Santé

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